Recherches philosophiques
Å’uvre maîtresse de la seconde manière wittgensteinienne, les Recherches philosophiques ont été à maintes reprises remises sur le métier par leur auteur. Elles ne sont cependant pas un texte achevé, mais un work in progress. Publiées en 1953 après la mort de Wittgenstein par deux de ses exécuteurs littéraires et saluées dès leur parution par des comptes rendus substantiels et élogieux, dont l’un présente Wittgenstein comme « le premier philosophe de l’époque », les Recherches se sont très vite imposées non seulement comme un texte de référence en philosophie du langage, mais aussi comme un classique de la philosophie contemporaine.
Elles ont eu une influence considérable sur divers courants dominants de la philosophie de la fin du XX? siècle, et elles sont à la source de bien des débats actuels qui débordent très largement le cadre de la philosophie académique. À vrai dire, elles occupent une position singulière dans le champ contemporain qui tient notamment à leur remise en question des sublimités métaphysiques et des réductionnismes en tout genre et à leur refus catégorique de toute théorie de la signication et de toute quête d’une terre ferme de l’origine – refus qui les tient à l’écart, d’une part des ambitions de la tradition analytique, et d’autre part des présupposés de la tradition continentale, et qui les conduit sur la voie d’une analytique de la quotidienneté dont on n’a certainement pas fini de mesure la fécondité.
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