Essai d’un discours cohérent sur les rapports de Dieu et du monde
Le présent écrit est sorti directement de mes deux précédents ouvrages, La Trahison des Clercs et La Fin de l’Eternel, dont il est comme la conclusion nécessaire. Réfléchissant de plus en plus profondément, sous la pression même de mes lecteurs, à l’opposition que j’avais marquée dans ces ouvrages entre ‘laïcs’ et ‘clercs’, j’en vins à me persuader qu’elle manifeste, au fond, l’opposition de deux éternelles volontés de l’Être : d’une part, sa volonté de s’affirmer, et de plus en plus, en tant que déterminé ou phénoménal ; d’autre part, sa volonté de se nier en tant que tel pour revenir à l’Être infini. Promu à cette pensée, je ne m’employai plus qu’à clarifier ces idées d’Être infini, d’être phénoménal et celle de leur rapport mutuel.
C’est le fruit de ce travail que je publie aujourd’hui. Ceux qui trouvèrent considérable l’opposition que je dénonçai dans mes deux premiers livres la retrouveront donc ici, mais entre des vouloirs éternels, non entre des personnes. Certains regretteront que je n’aie pas tout de suite adopté ce plan de l’impersonnel, oubliant que ma condition d’homme m’imposait de n’y monter que par la voie de l’incarné, selon le soupir du poète : Mens hebes ad verum per materialia surgit !
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